ENCHAINEMENT DE COLLINES FRENETIQUES !

En plus d’être une ville magnifique, Lyon présente des particularités géographiques qui en font un terrain de jeu idéal pour la pratique du trail, avec les collines de Croix-Rousse et Fourvières notamment, qui sont truffées d’escaliers et rues en pentes dans tous les sens, voire même d’une descente VTT avec la piste de la Sara (ex piste de ski). Le Lyon Urban Trail, qui met à profit ces spécificités, offre de plus une visite inédite de la ville lumière. Il traverse les ruines greco-romaines, des traboules, l’hôtel de ville… Son parcours est donc ludique et touristique, tout en restant un vrai trail même si il ne se déroule pas en pleine nature.

Ayant participé au 23 km en 2011, c’est sur le 38 km que je me suis inscrit cette année. Avec un départ donné à 7h30 (mais finalement décalé à 7h35), c’est à la fraiche que nous nous sommes placés sur la ligne de départ. L’expérience de l’an passé m’a servi de leçon : j’étais arrivé 10 mn avant le start et m’étais retrouvé très loin sur la grille, ce qui m’avait demandé un gros effort pour revenir sur l’avant de la course. Même si j’ai pu négocier un dossard préférentiel l’avant- veille aux inscriptions, je suis cette fois arrivé assez tôt pour me positionner à l’avant. Bien m’en a pris… Peu de temps avant le départ, l’animateur a demandé à tous les dossards inférieurs à 30 de se placer dans un sas situé sur la ligne de départ. Un coureur du team Sigvaris étant resté derrière la rubalise qui délimitait les élites des autres, l’animateur s’est alors adressé personnellement à lui pour lui redire de s’avancer. Ce à quoi il a répondu que s’il n’y était pas obligé, il se trouvait bien là où il était. Par la suite les deux représentants de Sigvaris terminaient aux 2 premières positions du scratch… J’aurais eu l’air bien ridicule de passer la rubalise !

La course, qui tournait cette année en sens inverse, commençait par une première ascension sur une large route dans un tunnel, jusqu’au sommet de Croix-Rousse. Au sommet je passe troisième. Puis, au bas de la descente suivante, une route enchainée avec un escalier, je me retrouve en tête sans vraiment le vouloir.

Après une légère remontée, un long escalier descend quasiment jusqu’au Rhône, puis on remonte à nouveau, pour de nouveau redescendre un long escalier. Après la montée (dans laquelle un Sigvaris s’arrête pour effectuer un besoin pressant, puis regagne très facilement l’avant de la course) puis la nouvelle descente qui suivent, de nouveau arrivé à la hauteur du Rhône, je lâche d’un coup le groupe de tête, alors composé de 7-8 personnes. Envie de vomir, plus aucune sensation… Pourtant le départ ne m’a pas semblé trop rapide... A partir de ce point, à peu prés entre le 2^ème et le 3^ème kilomètre, une longue perte de place commence alors pour moi.

Pendant environ 5 km, le parcours passe du côté de Calluire et Cuire. La partie la moins intéressante du tracé à mon gout. Assez plate, et entre de grands immeubles. Au 9^ème kilomètre, au premier pointage (grâce aux puces que l’on a sur la chaussure), je suis 23^ème. On descend alors du côté de la Saône, pour à nouveau remonter, vers le 1^er ravito. Un verre de redbull à la volée pour moi, puis nouvelle descente vers la Saône. Peu avant de la traverser, je jette un coup d’œil en arrière et m’aperçois que la première féminine est dans mes talons ! A moins d’une minute après pointage. Le groupe de tête, que j’aperçois sur le quai d’en face, a lui 6 mn d’avances à ce moment là. Après avoir fini de longer la Saône, on monte un escalier que je connais bien, je l’incluait systématiquement dans mes entrainements Lyonnais il y a quelques années. Il est très beau mais très difficile. Puis on se dirige vers Vaise et son fort. Contrairement à l’année dernière, on ne le traverse pas mais passe juste à coté par la route. Vu que j’ai encore perdu des places, je dois à ce moment là me situer entre la 25^ème et la 28^ème position à vue d’œil. Au kilomètre 18, les sensations reviennent d’un coup ! Je me mets alors à remonter des places progressivement. On passe dans le parc des hauteurs, devant la cathédrale de Fourvière, puis on arrive rapidement dans les ruines gréco-romaines, un des passages les plus pittoresques de la course. Le deuxième ravito est juste après. Un coca à la volée et ça continue.

A partir de ce moment, j’entre dans l’inconnu. Autant je connais bien la plupart des escaliers et côtes de Croix-Rousse et Fourvière, autant cette partie qui nous emmène jusqu’à Ste Foy Les Lyons m’est tout à fait étrangère. Comme la partie Calluire et Cuire, elle est visuellement moins jolie que le concentré du centre ville. Ce que je pensais est confirmé : pour voir le plus beau de ce qui compose le circuit, le 23 km est suffisant. Alors que je viens de reprendre une bonne dizaine de participants, même si je ne pense pas temporiser volontairement, je reste alors à égale distance d’un concurrent qui m’a rattrapé vers le 8^ème kilomètre, sans jamais revenir sur lui. Ca tourne tellement dans tous les sens, je n’arrive plus à localiser la direction du centre-ville ! Mais quand la Saône est de nouveau en visuel, j’arrive de nouveau à me « géolocaliser », et comprends qu’on entame enfin le retour vers Lyon. Je n’arrête pas de faire le yoyo derrière le coureur précédemment cité. On rattrape un coureur du team espoir Salomon un peu avant de traverser la Saône. Je reviens finalement sur celui qui me précède. On échange quelques mots, il me dit qu’on a fait les trois quart de la course, je lui dis qu’il reste tout de même l’ascension la plus difficile. Arrive le 3^ème ravito, je prends à nouveau du redbull. Plus pour le goût que pour le soi-disant coup de tonus, car je ne trouve pas que cette boisson donne des ailes comme le promet la pub. On traverse à nouveau la Saône et arrive dans le vieux Lyon. Cette partie peut être piégeuse, mais coup de chance on est tombé dessus en faisant visiter la ville à Jérémy avec Franck vendredi, donc je sais qu’il y a une première petite ascension suivie d’une descente et que c’est ensuite que survient le plus gros morceau de la course. Dans la première ascension, celui qui me devance me demande si c’est celle dont je lui ai parlé. Je lui réponds que non, mais que ce sera la suivante. Puis il décroche. Je rattrape un autre coureur du 38 juste avant le sommet, à ce moment là, dans la descente, on se retrouve au milieu des coureurs du 23 et du 12. La montée suivante est surpeuplée. A l’arrivée, certains se plaindront des bouchons. Mais les « bouchons Lyonnais » sont réputés non ? Dans mon cas cela ne me gène pas, au contraire c’est motivant de rejoindre du monde. On a la place de passer, et ça fait des « lièvres ». Cette montée, que l’on a faite en marchant le vendredi, est comme je le pensais la plus difficile de la course. Je prends un gel au milieu, et me faufile. A la moitié, on coupe une route avant d’emprunter le parc qui remonte à la cathédrale de Fourvière en épingles. Il y a beaucoup de monde à cet endroit, se qui crée une ambiance de folie et très motivante. Au sommet, on prend en descente l’escalier qui se trouve à côté de la tour de télécommunication. Derrière il y a une route en montagne russe, puis on attaque un autre gros morceau, l’ascension de la piste de la Sara. C’est une ancienne piste de ski, c’est très raide, la montée se fait courbé, mains sur les genoux.

Après une nouvelle descente d’escalier, un autre de mes favoris dans Lyon, on coupe une dernière fois la Saône et emprunte un dernier escalier difficile. Je reviens sur un dernier concurrent. Mais je vois dans son regard que mon dossard bleu (au milieu des jaunes et vert des autres courses) l’a fait tilter. Je reste un moment dans ces talons, mais peu après le dernier ravito (placé à 3 km de l’arrivée, je ne m’y arrête pas), il en remet une couche. Je parviens à m’accrocher et revenir dans la descente qui suit, mais une autre ascension a raison de moi, il part devant, je ne le reverrais plus. Je suis maintenant quasiment arrivé. J’entends un « allez Stéphane ». La bénévole situé au bout semble avoir bougé ses lèvres. Mais comment pourrait-elle me connaitre ? Je me retourne quand même à tout hasard. C’est Jérémy, engagé sur le 23, qui revient sur moi. Il me passe juste avant la dernière droite. On longe l’opéra, puis c’est le final en apothéose dans le hall de l’hôtel de ville, et on débouche sur la place des terreaux.

Oui, à Lyon ils ont les terreaux devant l’hôtel de ville, alors qu’à Paris ils ont l’homo dans l’hôtel de ville !

Traversée du parvis de l'hotel de ville

Je termine 15^ème. La première partie de parcours aura été laborieuse, mais je suis satisfait des 20 derniers kilomètres.

Arrivée place des Terreaux

Cette course est vraiment à part, originale, ludique, touristique… Je n’ai qu’une envie, être déjà à l’année prochaine pour profiter à nouveau de ce formidable parcours !

La délégation de Courir à Peillon engagée sur la course

Ceci était ma vision de la course de l'intérieur, mise noir sur blanc pour garder un souvenir. Mais nous étions 5 à avoir fait le déplacement à Lyon (enfin 4, Franck étant sur place pour ses études), voici les résultats des autres membres de courir à Peillon :

38 km :

Stéphane 15ème en 3h06mn02

Eddy 33ème en 3h21mn49

23 km :

Franck 14ème en 1h51mn04

Jérémy 38ème en 1h55mn28

Angélique 398ème et 6ème féminine en 2h23mn09