Recent  5eme de la celebre et cotee transvesubienne, Julien Lopez est l'un des coureurs les plus polyvalents de la region : cross-country, enduro, raid... Il revient pour nous sur sa recente victoire a l'enduro de gourdon et nous parle de sa saison.

En plein effort dans la derniere ascension des 6 heures de blausasc.

Julien, tu as récemment remporté l’enduro de Gourdon. Peux-tu nous commenter ta performance « à chaud » ?

C’était un très beau et difficile enduro. Je me suis inscrit au dernier moment et je suis parti plaque 100 sans aucune prétention, juste pour accompagner un pote. J’ai essayé d’être propre et efficace et ça a fonctionné, mais j’ai été vraiment très étonné de mon résultat.   

Quels sont tes objectifs cette année ?

Cette année j’essai de toucher à tout en me focalisant plus particulièrement sur le cross-country. Mes objectifs se portent sur les coupes de France et le championnat de France. J’ai aussi des sous-objectifs comme la maxiavalanche en Andorre ou la transvésubienne, je suis amoureux des courses de Georges.

Te sens-tu actuellement en grande forme, ou penses-tu avoir encore une bonne marge de progression ?

On vient de terminer la première partie de la saison, mon prochain pic de forme sera au mois de juillet, je suis plutôt en phase de préparation.

Arrives-tu à bien concilier les études et le sport, et à dégager autant de temps que tu le souhaiterais pour tes entrainements ?
Oui, je suis le doyen du pôle espoir Nice car cela fait maintenant 4 ans que j’ai intégré cette structure. Elle m’aide justement à concilier les deux dans les meilleures conditions. Cette année je suis rentré en fac de sport à Nice et je suis déjà en vacances !   

Une semaine moyenne type pour toi, c’est combien de temps passé sur le vélo ? Et consacré à des activités complémentaires si tu en as ?

Ma période de PPG (préparation physique générale) est en début d’année, en saison je ne fais que du vélo, en moyenne 12h par semaine.

Comment t’entraines-tu ? Au feeling, ou bien es-tu suivi par un entraineur ?

Au pôle on est tous entrainé par le même entraineur (Olivier PRESSE), on  a un suivi très précis sous forme de semainier et pendant les entrainements du pôle Charli BERARD et Olivier nous suivent en voiture et nous donnent des conseils ou prennent connaissances de notre état de forme. 

Il y a quelques années, ton papa participait à beaucoup d’épreuves VTT de la région. Est-ce que c’est lui qui t’as transmis le gout de ce sport ?

Oui mon père a connut le sport de haut niveau car il jouait dans l’équipe professionnelle de rugby à Nice. Ensuite il est tombé amoureux du VTT et m’a transmis cette passion. Il ne m’a jamais forcé, ni ne m’a jamais mit de pression et m’a toujours accompagné, c’est une véritable chance.

Tu habites dans une zone propice à la pratique du VTT. Penses-tu que si ce n’avait pas été le cas tu te serais tout de même tourné vers cette discipline ?

LEVENS est un terrain de jeu superbe pour le vtt qui peut encore se développer mais j’ai pas mal voyagé et la France est en général propice au VTT. Il est clair qu’habiter à Levens facilite bien les choses.

Tu es un coureur extrêmement polyvalent : xc, enduro, raid… Avec toujours des performances à la clef. Quel est la variante du VTT que tu préfères ? Et celle dans laquelle tu penses être le meilleur ?

J’adore tous les disciplines et malheureusement je ne peux pas toutes les pratiquer, je pense que j’ai plus de facilité en enduro, car ma morphologie convient mieux qu’au xc.

A long terme, envisages-tu le VTT comme un loisir ou souhaites-tu passer pro ?

C’est sûr que je souhaite percer dans le milieu mais j’ai aussi envie de faire évoluer le vtt, car c’est un sport en plein développement.

Quel est ton meilleur souvenir sportif ? Et le plus mauvais ?

Je n’ai pas de meilleur souvenir, les moments que je passe avec mon team et mes amis sont tous mémorables. Le plus mauvais est sans discernement, toutes les courses que je n’ai pu terminer à cause de problèmes techniques.

Merci Julien !

De vendredi à dimanche prochain aura lieu le raid du Mercantour. Toutes les informations pratiques sur le site : raiddumercantour.com

Ayant participé à l'édition 2007, je vous propose ci-dessous un compte-rendu de ces 3 jours dantesques (et encore, à l'époque le raid n'était pas couru en continu comme cette année...) :

RAID DU MERCANTOUR 2007

M’étant essayé à la version hiver du raid du Mercantour en février dernier, j’avais très envie de prendre part à la version été. La course se fait par équipes de 3 personnes, avec toujours 2 en course et un assistant. Il est possible d’effectuer un changement d’équipier entre chaque section. Mes 2 équipiers sont Lionel Ipert avec qui j’ai couru l’édition d’hiver, et Brice Thouret.

Vendredi 14 septembre : 1ère étape

Section 1 : Course à pied orientation (6 kilomètres + 500 m)

Pour cette première section, dont le parcours se fait au sommet du col de Tende, je fais le départ avec Lionel (qui oriente). Une carte est distribuée à l’envers à chaque équipe, on ne peut la retourner qu’une fois le start donné. Le départ est assez cool. Les orienteurs doivent rapidement décider de la balise que l’on va aller poinçonner en premier (pour ce faire, on nous a distribué une puce qui se porte au doit, et avec laquelles on doit valider un boitier posé avec chaque balises). Il n’y a pour cette CO que 5 balises, et donc 2 trajectoires « idéales » possibles. Le peloton se sépare donc rapidement en 2. Dans le notre sont entre autres présent le team eider avec Sylvain Mougin, vice champion du monde de VTTO, génie de l’orientation, le team expé raid 1 avec Guillaume Lenormand, le team Lafuma vainqueur du raid l’an dernier… Je n’y connais rien, mais la CO n’a pas l’air d’être trop technique. Après environ 15mn d’ascension on trouve rapidement la première balise dans une espèce d’ancienne douve. La 2ème est au sommet d’une bute en face. Pour descendre à la 3ème on emprunte un long devers dans l’herbe, et une fois poinçonnée c’est une descente très raide dans laquelle je me fais un peu distancer. Je crie à Lionel de continuer, et je le rattrape un peu après sur la piste suivante. Les 2 dernières balises se trouvent autour d’un ancien fort. Une fois poinçonnées il faut maintenant retourner sur l’air de départ passer le relais à Brice. Une dernière descente à travers « brousse » et quelques ronces plus loin, je poinçonne la balise de transition et passe le relais à Brice qui part en VTT avec Lionel. Ils partent en 3ème position, roue dans roue avec les 2 premières équipes (Eider et Lafuma).

Section 2 : VTT (30 kilomètres + 600 m)

L’étape VTT la plus longue du raid. Le parcours (comme pour toutes les sections) n’est pas fléché, et se fait en suivi d’itinéraire avec une carte fourni lors de la transition avec la section précédente. Pour vérifier qu’il n’y ait pas de triche, des balises sont à poinçonner durant tout l’itinéraire.
N’étant pas en course à ce moment là, je dois prendre la voiture pour me rendre à Tende et attendre le relais suivant.

Section 3 : Trail orientation (8 kilomètres + 400 m)

Prés de 2h30 après le départ du VTT, Eider arrive en tête. Lionel et Brice suivent à 2 minutes (malgré une crevaison pour Brice). Le temps pour Brice de changer de chaussures, et je pars avec lui pour la dernière portion du jour, un petit Trail ralliant Tende à La Brigue (2 balises à poinçonner sur le parcours). Brice étant moins bon que moi en course à pieds et ayant laissé des forces sur la section VTT, je le tracte durant toute l’ascension. Sur un sentier à plat, première frayeur du week end : je passe à quelques centimètres d’une énorme couleuvre ! Mais pourquoi ne s’est elle pas échappé après le passage des premiers celle-là !!! Le coup de speed passé, Brice revient sur moi. On a une petite hésitation sur le sentier à prendre après la 2ème balise, à ce moment là Lafuma revient sur nous. Mais on parvient à les distancer un peu dans la dernière descente, je tracte à nouveau Brice sur la portion finale de goudron (les 800 derniers mètres du brise glace que je connais bien), on passe la ligne 2 mn après Eider, avec environ 30 secondes d’avance sur Lafuma.

Samedi 15 septembre : 2ème étape

Section 1 : VTT (21 kilomètres) 1100 m +

Départ de La Brigue en direction de Saorge. Brice et Lionel effectuent cette partie ensemble. Pour ma part j’emmène la voiture au point de relais suivant et me prépare pour ma première grosse étape du raid.

Section 2 : Trail orientation (19 kilomètres) 1300 m +

Eider arrive en tête du VTT. Brice et Lionel arrivent 4ème, à prés de 7 minutes. Ils se sont trompé de sentier pour trouver une balise et ont dur revenir sur leurs pas (les frères camus qui étaient devant eux ont fait la même erreur).
Lionel s’équipe pour le trail, et nous voilà parti. Cette section relie Saorge à Libre. On remonte la route qui mène à Saorge est, route que je connais pour l’avoir descendu 2 semaines avant pour la course de Fontan ! Environ 1km après le relais, je lance à Lionel un petit « au fait, on a le doigt ? » (sachant très bien que moi je ne l’ai pas pris et qu’il me semble que c’est Brice qui l’avait au départ du VTT). Lionel me demande de redescendre le chercher, puis change d’avis. Ce « doigt » est un dispositif que l’on place à son doigt et qui sert à poinçonner les balises électroniquement. Heureusement, avec chaque balise il y a un poinçon du même style que ceux des contrôleurs SNCF. On poinçonnera donc le road book papier pour attester de notre passage. La première balise se trouve au sommet d’une montagne. Au début il faut gravir un chemin très raide, puis finir en escaladant à travers bois. On trouve cette balise directement. La 2ème est bien moins évidente en revanche. Après un sentier à plat, on escalade un vallon, puis on revient sur nos pas. La balise n’est pas là où on pense qu’elle devrait. On se met à nouveau à escalader, et là on tombe sur une autre équipe (qui nous est donc revenu dessus). On trouve la balise un peu plus haut. Pour aller à la suivante, l’autre équipe fait le tour de la montagne. On préfère couper au plus droit (et donc au plus raide !). Pas vraiment la meilleure option, il faut en fait passer 3 sommets avant d’arriver au bon ! On retrouve à ce moment là une autre équipe, un des frères Camus avec leur 3ème équipier. Ils vont dans la même direction que nous, mais on les lâche.
Erreur de lecture de carte, on pensait la balise au sommet de l’arpette, en fait elle est sur un sommet juste à coté. Coup de chance je la vois d’en face. On va la chercher. L’équipe camus qui étaient derrière quand on est allé à l’arpette et est reparti quand ils ont vu qu’on n’avait pas trouvé de balise, n’est plus en vue. On trouve la dernière assez facilement, puis on commence la longue descente sur Libre. Lionel est bien meilleur descendeur que moi, mais j’arrive à le suivre tout le long. On retrouve Brice, qui poinçonne la balise de relais avec le doigt qu’il avait donc gardé par erreur. Je prends ma combi et on commence la descente en direction du canyon. J’ai énormément de mal à suivre Brice, j’ai déjà prés de 3h de crapahutage dans les jambes. Arrivé à l’entrée du ruisseau d’audin, on poinçonne la balise d’entrée dans le canyon (la partie canyoning est neutralisée, on a 1h30 pour la faire). Brice se rends alors compte qu’il y avait une balise à pointer entre le relais et l’entrée du canyon ! Je suis exténué, il remonte la pointer seul. Puis on repointe celle de l’entrée du canyon, pour ne pas risquer de pénalité.

Section 3 : Canyoning (2 kilomètres)

J’ai lancé mon chrono au premier poinçonnage de la balise d’entrée du canyon. Dans le doute, on va se fier à ce temps pour effectuer la descente. Il nous reste donc 1h15 pour rejoindre la roya. Le temps d’enfiler les combi, et c’est parti. L’eau est glacée, mais ça me fait énormément de bien. Je n’ai plus d’eau dans mon camel back depuis environ 30mn, coup de chance au milieu de la clue Remy Masseglia prends des photos, il me donne sa bouteille d’eau que je bois en quelques secondes ! Juste après, un caméraman nous film sur un toboggan et un saut. A un moment, Brice, qui est environ 50m devant moi m’appelle « Steph, vite vient voir ! ». Il insiste plusieurs fois. En arrivant vers lui je lui dis que si c’est un serpent je ne veux pas le savoir ! Mais il est déjà trop tard… Une énorme vipère d’eau est en train de mordre un crapaud qui se débat autant qu’il peut. Tout en mordant elle ondule dans l’eau. Je suis tétanisé et ne veut plus me mouiller ! J’hésite un moment, puis contourne le trou d’eau dans lequel se trouve le serpent par le talus. J’effectue la fin de la clue pas très rassuré…
On arrive à la Roya. Il faut alors traverser, là se trouve la balise de fin de clue. Une fois poinçonnée, le chrono repart. On enlève les combi, et on repart (1h25 après le premier poinçonnage de la balise d’entrée, on est dans le timing). Il faut descendre la roya rive droite sur plusieurs centaines de mètres. On est obligé de repasser rive gauche au milieu. Puis on arrive enfin au parking d’où part la dernière section de trail.

Section 4 : Trail (5 kilomètres) 400 m +

Là se trouve un ravito. Lionel nous a laissé des chaussures sèches en passant. On se change, j’attrape une bouteille d’eau, et on commence l’ascension. Celle-ci nous mène de la nationale jusqu’au village de Piène haute. Brice mène durant toute la montée (un vrai mur !). Mes jambes sont de plus en plus lourdes, mais je sais qu’une fois au sommet je pourrais me reposer. J’arrive à suivre Brice tout le long. Lionel nous attend juste à la balise de changement d’équipier. Pendant que Brice se change pour le vélo, je continu à marcher plusieurs minutes. Puis je me change et me jette sur une boite de biscuit qui trainait dans la voiture.

Section 5 : VTT (6 kilomètres) 200 m +

Cette dernière section VTT du jour emmène les coureurs de Piène Haute à Breil par le final du parcours du cross country organisé en avril par le VC Breil. Je suis bien content de ne pas effectuer cette section, le début de la descente ne me plait pas du tout, il est très très raide, exactement ce que je déteste.
Je prends donc la voiture, et vais à Breil pour l’arrivée de mes coéquipiers.

Section 6 : Tir + Canoë (500 m)

Quand j’arrive, j’entends au micro qu’ils sont en train de passer la ligne d’arrivée ! J’ai mis trop de temps à descendre (ou alors ils sont allé trop vite !), et je n’ai pas pu voir leur séance de tir et leur tour de lac en canoë. On arrive 4ème.
Brice se rends à ce moment là compte que j’ai oublié ses chaussures de trail à Piene Haute… ! Heureusement, il appelle quelqu’un de l’organisation placé en haut et qui pourra nous les redescendre.
Il est environ 15h, la première étape du jour est terminée. Des masseurs akiléine bénévoles étant présent, je me fais masser. On va ensuite chez Lionel manger et se reposer. Puis on revient à Breil pour la CO de nuit qui part à 21h.

2ème étape. (Cours d'Orientation Nocturne)

Le départ se fait contre la montre, dans le sens du classement, toutes les 30 secondes. On peut courir à 2 ou à 3, si on court à 3 on a droit à une bonification de 5mn.
Hélas, avec notre bourde du jour concernant la puce-doigt, on est pas dans le classement. Les organisateurs savent avec les poinçons papier que l’on a pas triché, mais la manip n’a pas encore été effectuée. Du coup on ne connaît pas notre classement général avant la CO. Et on ne part pas à notre place. Pour ne pas qu’on soit trop gêné, on nous fait quand même partir en 6ème position. Les participants du raid aventure partent intercalés : la première équipe élite, puis la première aventure, la 2ème élite, la 2ème aventure et ainsi de suite.
Sur cette CO il y a 16 balises à trouver, en 1h10 maximum. Au-delà, toute seconde de dépassement coute 10 secondes de pénalité. Une balise loupée vaut 5 ou 10 mn de pénalité selon son emplacement.
On part cette fois tous les 3. C’est Lionel qui oriente. Dés le départ, alors que j’étais épuisé l’après midi, j’ai des jambes de folie. On trouve 3 balises assez facilement, puis on jardine pas mal sur la suivante. On fini par la trouver mais on a perdu pas mal de temps. La suite de la CO se passe à merveille. Lionel fait mouche à chaque fois. A 5 mn de la fin du temps, il nous en manque 3. On ne trouve pas d’accés pour aller à la suivante. On est sur le point de retourner à l’arrivée quand une personne nous indique par où passer (en précisant qu’elle est à 5mn). On escalade en sprintant, 1mn après on est dessus. Au retour, Lionel veut aller en chercher une dernière. Elle est de l’autre coté de la route théoriquement. Mais il n’est possible de traverser la nationale que sur le passage clouté situé au centre du village, sous peine de pénalité. On fait tout le tour. Il reste alors 1mn de temps. Arrivé à l’endroit où elle devrait être, Lionel se rends compte qu’elle est en fait de l’autre coté ! On était à 5 mètres et on a fait tout le tour pour rien. Mais il est maintenant trop tard pour y retourner en repassant par le passage clouté. Et traverser la route à cet endroit est interdit. On retourne donc à l’arrivée, et on poinçonne le boitier de fin de CO avant les 1h10 fatidiques. On a trouvé 14 balises sur 16. Mais on ne connaît toujours pas notre classement provisoire…

Dimanche 16 septembre : 3ème étape

Section 1 : VTT (18 kilomètres) 700 m +

Le départ se fait de Breil, en direction de Piene Haute. Lionel et Brice font cette section ensemble. D’après les organisateurs, les premiers devraient mettre 35 mn pour rallier Piene. J’ai donc juste le temps d’y aller en voiture. Le temps d’arriver et de m’équiper, cela fait 30 mn que les VTTistes sont partis. Commence alors une longue attente. Les premiers arrivent après 1h06 de course. C’est Lionel et Brice qui arrivent en tête. Cette fois je n’oublie pas de récupérer le doigt-puce, et je pars avec Brice pour la CO VTT.

Section 2 : VTT Orientation (15 kilomètres) 500 m +

Les balises sont disséminées autour de Piene Haute, dans le village, puis en direction du col de brouis. Brice oriente. Il connaît bien le coin et fait une CO parfaite ! On tombe sur toutes les balises au centimètre près. Les frères camus ont l’air de pas mal se débrouiller non plus, ils reviennent petit à petit sur nous. Une fois la dernière balise pointée, on prend la piste en direction du col. A ce moment là, les camus sont juste derrière nous. Mais arrivé pratiquement au sommet, on ne les voit plus. Un des 2 a du craquer. Je poinçonne la balise d’arrivée de CO, et m’équipe pour la dernière étape de trail.

Section 3 : Trail orientation + tir (15 kilomètres) 1000 m +

Pendant que je mets mes chaussures, Lionel rempli mon camel back à raz bord. J’ai sué comme un bœuf pendant la CO VTT, j’ai bu pratiquement 1,5 litre en 1h30. Au moment où on part, les camus arrivent en VTT. Derrière il y a l’air d’y avoir un sacré écart.
On part assez calmement. Ce qui nous reste à parcourir est loin d’être facile, encore moins après 3 jours de courses dans les pattes. Cette dernière section nous emmène du col de brouis à sospel, avec une balise optionnelle au sommet du mangiabo. La CO comprends 2 balises optionnelles, qui rapportent respectivement 60 et 45 mn de bonus… Sous réserve que toutes les balises obligatoires aient été balisées.
Je me sens assez bien au début de l’ascension. Mais dés que la pente augmente, j’ai du mal à marcher aussi vite que Lionel. Sur un sentier, on commence à rattraper des équipes du raid aventure. Mais juste après, bonne surprise : on va couper au plus droit, hors sentier, sur un véritable mur ! Sur un court passage à plat, on arrive pile poil sur la première balise, là Lionel m’impressionne ! On attaque de nouveau l’escalade. On doit rejoindre un sentier, mais il me parait être de plus en plus loin. Et là, ce que je redoutais depuis pas mal de temps arrive. Une crampe me prends dans la cuisse gauche, je suis totalement bloqué pendant plusieurs dizaines de secondes. Elle fini par passer. A partir de maintenant, il va falloir que j’assure chacun de mes pas pour retarder les crampes au maximum. La montée est toujours très raide, et en plus il faut se faufiler à travers ronces, branches, herbes... On fini par rejoindre le sentier. Il n’est pas moins raide, mais il est déjà plus praticable. Là on arrive sur un caméraman qui nous suit pendant environ 1 km, jusqu’au pied du mangiabo. Le sommet est encore loin, mais la vue arrière est maintenant dégagée. Je suis à bout de force. A partir de cet instant, la course se joue essentiellement dans la tête. Les camus ne sont toujours pas en vue. Ils ne le seront qu’une fois arrivée au sommet. A vue d’œil, on a plus de 20 mn d’avance. Je commence à croire à nos chances de victoire. On pointe la balise, et là le contrôleur qui se trouve à coté nous demande si on a trouvé la N° 131. Lionel regarde la carte, et lui dit qu’il n’y a pas de balise 131 indiqué. Je vérifie sur le road book… Cette balise ne figure pas sur la carte en effet, elle doit être placée dessus par les concurrents ! L’indication qui se trouve à coté dit « partir de la balise 121, 291° à 800 mètres ». Cette balise est de surcroit obligatoire. On hésite à redescendre, mais de toute façon on ne sait pas comment faire les 291°… On continu donc le parcours, sachant que la course est perdue. La descente du mangiabo par la crête est très difficile. Surtout avec les crampes qui menacent à chaque pas. Arrivée à la baisse des canons, le caméraman nous rejoint. Il a pris un sentier qui contourne le mangiabo pour retomber sur nous. Lionel qui n’avait pas vu ce sentier sur la carte, hésite à l’emprunter pour retourner pointer la 131. Mais quand bien même, on ne sait pas comment faire les 291° !!
On descend tout de même dans le vallon qui suit prendre la 2ème balise optionnelle (la première était celle au sommet du mangiabo), sachant que le bonus ne sera pas pris en compte. Le cameraman nous suit jusqu’à cette balise. L’indication du road book dit « ruine ». On tombe dessus au millimètre ! Après Brice, Lionel est en train de faire l’orientation parfaite ! Le caméraman s’arrête là pour attendre d’autres concurrents, on continu notre chemin. Il commence alors à tomber quelques gouttes de pluie. Comme par un effet de vase communiquant mon camel back est maintenant vide. On trouve la balise suivante aussi facilement que les 2 premières, puis on se dirige vers la suivante, située très loin. Cette dernière est dans un fort. A l’entrée, des gens de l’organisation nous disent qu’il n’est pas obligatoire d’y aller à 2. Lionel prends le doigt et la frontale et va la poinçonner seul. Pendant ce temps, je dois faire peine à ces gens qui sont en train de pic niquer, ils me donnent des chips et de l’eau. Pour aller vers la dernière balise, il faut maintenant descendre un mur (on part de la piste de parapente de sospel) entre ronces et fourrés. On tombe dessus directement, et là direction l’arrivée. On poinçonne la balise de fin de CO, puis on passe au pas de tir. Après 3h de course, le tir ne va pas être évident. Je tire en premier et touche 3 cibles sur 5. Lionel fait le même score.

Section 4 : orientation (2 kilomètres)

Il reste la dernière petite CO dans les rues de sospel. Celle-ci se court à 3. Il y a 2 balises à trouver. Et 4 tirs loupés pour nous, ça fait 4 balises en plus ! Donc 6 au total. Heureusement elles ne sont pas trop éloignés les unes des autres. Mais je n’arrive plus à suivre. La dernière est placée sur un pont de singe tendu pour l’occasion au dessus de la Bevera. On doit obligatoirement passer tous les 3 dessus. Dés le premier pas, le fait de poser le pied sur une corde souple me lance une énorme crampe. Je suis bloqué, et je n’arrive pas à la faire passer. Quand elle s’estompe enfin, une 2ème survient dés le pas suivant. Et je n’ai même pas avancé d’un mètre ! Je trouve enfin la bonne technique : de petits pas, les uns derrière les autres, en marchant toujours sur la même corde. J’arrive finalement à traverser. Après une dernière crampe en descendant du muret au bout du pont, il ne nous reste qu’à franchir la ligne d’arrivée.
Brice est très déçu quand on lui annonce qu’on a loupé la balise qui n’était pas indiquée sur la carte. D’autant qu’il a appris après notre départ à pieds, que le matin on était en 2ème position, à 10 mn de Eider. Eider qui 2h après nous n’était toujours pas arrivée (apparemment ils ont abandonné).
On fini 6ème du raid, dans un temps de 19h25. C’est le team Lafuma qui l’emporte (comme l’an dernier) en 16h51, devant RaidLink, et 400 team marathonien avignon.
Si on retranche de nos 19h25 les 90 mn de pénalité pour la balise zappée, et les bonus de 60 et 45 mn non pris en compte toujours à cause de la balise zappée, on aurait du gagner avec une 40aine de minutes d’avance. Moralité, il faut toujours bien écouter les briefings d’avant course, et pour les courses d’orientation, lire le road book dans les moindres détails !

Malgré la déception d’être passé à coté de la victoire pour une balise dont on a dû passer à même pas 40 mètres en montant au mangiabo, sans savoir qu’elle existait, je suis quand même très content du comportement de l’équipe pendant les 3 jours. On avait bien choisi nos changements d’équipiers en fonction des qualités de chacun, et surtout on a pas craqué !

                                                                                                                      SG

Samedi est organisé le trail de Moulinet. C'est un petit nouveau dans le calendrier des trail de le région (l'année dernière c'était la première édition), mais le parcours mérite vraiment le déplacement. 21 km pour 1 220 mètres de dénivelé, pour une découverte de la discipline c'est idéal, et les coureurs confirmés y trouveront aussi leur intéret vu la beauté du tracé.

Toutes les informations pratiques sur le site du trail de Moulinet.

Voici 2 liens vers les sites officiels de 2 courses hors de France qui semblent particulièrement attractives :

La première se déroule en Suisse en octobre, "le kilomètre vertical de Fully" : http://www.teamlatrace.ch/km/

Le concept d'un "km vertical" est d'avoir 1 000 mètres de dénivellation sur la plus courte distance possible (à effectuer en contre la montre). Cette course mesure 1 920 mètres de long, la pente moyenne dépasse 60 % ! Une course fort alléchante donc...

La deuxième se déroule à Quebec, "le défi des escaliers" : http://www.couriraquebec.com/sites/defi.html

La course mesure 17 km, au milieu desquels se trouvent une trentaine d'escaliers, pour un total de 3 000 marches. Une sorte de trail urbain...